Grand Theft Auto : San Andreas

Adulé par les joueurs, décrié par les détracteurs du jeux vidéo qui en font l'apôtre du Malin, GTA ne laisse personne indifférent. Et pour cause, entre le politiquement incorrect et le gameplay aussi ouvert qu'une fleur à la fin du printemps, Grand Theft Auto fait tout pour se maintenir au sommet.


Gameplay
Grand Theft Auto: San Andreas repose sur les mêmes principes que ce qui a fait le succès des deux précédents opus, mélanger un jeu à la troisième personne et un jeu de conduite et pouvoir évoluer librement sur un terrain de jeu toujours plus immense. À pied, le joueur peut marcher, courir, combattre et sauter mais aussi, une première dans la série, nager et grimper. Le joueur peut toujours voler et conduire un large choix de véhicules comprenant des automobiles, des bateaux, des avions, des hélicoptères, des motos.
L'environnement ouvert et non-linéaire permet au joueur de choisir comment il souhaite évoluer dans le jeu. Si terminer certaines missions reste indispensable pour progresser dans l'histoire et débloquer l'accès à de nouvelles villes et à leur contenu, une multitude de missions annexes facultatives peuvent être accomplies au bon gré du joueur.
En dehors des missions, le joueur peut explorer n'importe quel recoin de la carte et, si il en a envie, faire un massacre (fusillades, braquages…) au risque d'attirer les forces de l'ordre. Plus grave est le crime, plus forte est la réponse : la police s'occupera des infractions mineures avant de laisser la place au SWAT et aux militaires dans les niveaux d'alerte les plus élevés.
Parmi les missions annexes sont présentes les traditionnelles missions de taxi, d'ambulance, de pompier ou de police mais aussi des nouveautés comme les missions de routiers ou de train qui propose d'effectuer des livraisons à l'heure et les écoles de conduites pour aider le joueur à apprendre les différentes techniques correspondantes à chaque type de véhicule.
Le jeu apporte également des nouveautés par rapport à la série GTA : le joueur peut maintenant décider entièrement de l'aspect physique de son personnage (choix des vêtements, de la coiffure, des tatouages, mais également nécessité de le faire manger et d'entretenir son corps grâce à des séances au gymnase), il peut également nager, piloter des avions, jouer au casino, sauter en parachute d'un avion ou du haut d'un immeuble, etc. La liberté d'action est donc toujours plus grande.


Nouveautés
Contrairement à Vice City et GTA III, le jeu n'a aucun temps de chargement lorsque le joueur se déplace dans un autre secteur de San Andreas. Les seuls écran de chargement visibles se limitent aux cinématiques et aux intérieurs. Les paquets cachés ont disparus également, remplacés par des graffitis, des huîtres, des fers à cheval à découvrir.
Le système de combat a été revu et certains concepts d'un autre jeu de Rockstar, Manhunt, ont été incorporés notamment quelques éléments d'infiltration (pistolet avec silencieux, « coup fatal ») ou la couleur du réticule de visée qui change du vert au rouge puis au noir selon la santé de la cible.


L'état de San Andreas
L'état fictif de San Andreas est situé entre la Californie et le Nevada et comprend trois grandes villes : Los Santos et ses bad-lands (inspiré de Los Angeles et des bad-lands californienne), San Fierro (inspiré de San Francisco), et Las Venturas en plein désert de la Tierra Robada (inspiré de Las Vegas et de la Sierra Nevada). Il est possible de visiter également douze petites villes rurales réparties dans trois comtés : Red County (inspiré d'Orange County) composé des petites villes de Blueberry, Montgomery, Dillimore et Palomino Creek, Flint County, sans rien, Whetstone composé de la petite ville d'Angel Pine, et Bone County composé des petites villes de El quebrados, Las Payasdas, las Barrancas, Bayside Marina et Fort Carson. Il existe d'autres lieux intéressants comme le Mont Chiliad (basé sur le Mont Diablo), une montagne haute de 800 m, un gigantesque barrage (basé sur le barrage Hoover), un grand complexe militaire en plein désert (appelé Area 69 en référence à l'Area 51 et à la position sexuelle) et biens d'autres sites. San Andreas représente approximativement une aire de jeu de 36 km², soit presque quatre fois plus que Vice City et cinq fois plus que Liberty City.
* Los Santos
Los Santos reprend des bâtiments célèbres comme les Watts Towers, le Los Angeles Convention Center, la Capitol Tower, la U.S. Bank Tower, le Great Western Forum, le Walk Of Fame de Hollywood, le Westin Bonaventure Hotel et le Grauman's Chinese Theater. La ville de Los Santos possède plusieurs quartiers importants incluant the gang-ridden Ganton, Idlewood et East Los Santos, respectivement basé sur Compton, Inglewood, et East Los Angeles. Également, wealthy Rodeo, Mulholland districts, et glitzy Vinewood (complété par un panneau géant VINEWOOD sur les collines) sont basés sur Hollywood et constituent le centre-ville de Los Santos. Red County, vaste étendue de campagne au nord de Los Santos, est une parodie du comté bien réel cette fois ci d'Orange County, comté de Californie faisant partie de la conurbation de Los Angeles.
* San Fierro
Les quartiers de San Fierro, eux, correspondent à des interprétations de certains lieux de San Francisco. Ainsi, San Fierro comprend Hashbury (inspiré de Haight-Ashbury), Queens (inspiré de The Castro), Chinatown et le Gant Bridge (inspiré du Golden Gate Bridge). Comme son modèle, la ville de San Fierro est traversée par une ligne de tramway et est batie sur de grandes collines. D'autres monuments connues ont été représentés comme la grande horloge de l'Embarcadero, la Transamerica Pyramid (nommée Big Pointy Building dans le jeu), Lombard Street (Windy Windy Windy Windy Windy Street) ainsi que des lieux écossais comme le Forth Bridge et le Forth Road Bridge. Aussi, le quartier nommé Garcia est un hommage au meneur du groupe Grateful Dead, natif de San Francisco, le défunt Jerry Garcia, et l'hôtel de ville de San Fierro ressemble à celui de San Francisco.
* Las Venturas
Inspiré de Las Vegas, Las Venturas est une ville entièrement dédiée aux casinos, où le joueur peut jouer à des parties de blackjack, de poker, de roulette ou utiliser des machines à sous. En plus des casinos, de nombreux club de strip-tease sont présents à Las Venturas. Plusieurs casinos de Las Vegas Strip ont été reproduits pour l'occasion comme l'Excalibur (« Come-a-Lot »), le sphynx et la pyramide du Luxor (« The Camel's Toe »), et le Pioneer Club, où les Vic et Vicky de Las Vegas sont respectivement remplacés par Avery Carrington et Candy Suxxx, des personnages de Vice City.


Histoire
Ce qui suit dévoile des moments clefs de l’intrigue.
L'histoire se déroule en 1992, dans un État déchiré par le crime, San Andreas. Carl Johnson, dit « CJ », passe sa jeunesse dans un quartier noir de Los Santos, puis décide du jour au lendemain de partir vers Liberty City dans l'espoir d'une vie meilleure. Cinq ans plus tard, il retourne dans le quartier pour assister à l'enterrement de sa mère qui vient d'être assassinée. Son retour parmi les siens est plutôt froid : en plus de son frère et de la plupart de ses anciens amis du ghetto qui ont toujours considéré son départ comme une trahison, l'enquête sur sa mère piétine. De plus, trois policiers corrompus tristement familiers à Carl, Frank Tenpenny et ses deux adjoints, lui expliquent clairement qu'ils n'ont aucune envie de le revoir se balader dans les rues.
Après l'enterrement, ses anciens amis Big Smoke et Ryder et son frère Sweet lui expliquent que Grove Street, l'ancien gang de rue de Carl, est au plus bas. Leurs « frères » se font descendre par les Ballas, le gang rival du ghetto, qui envahit toute la ville, quand ce n'est pas la drogue qui les met hors-circuit. Décidé à aider les siens, Carl parvient peu à peu à faire retrouver aux quartiers son aspect d'antan et à regagner la confiance de ses amis, tout en se liant d'amitié en chemin avec Cesar Vialpando, un membre d'un gang hispanique qui sort avec sa sœur Kendall.
Sur les traces d'une voiture qui aurait été aperçue près de l'endroit où sa mère est morte, Carl et César découvre que les propriétaires ne sont autres que les Ballas et, pire, qu'il s'agit de ses deux amis Big Smoke et Ryder. Avant qu'il n'ait le temps d'en savoir plus, la police arrive et arrête Sweet et Carl. Carl est alors emmené par l'équipe de Tenpenny en pleine campagne qui lui explique que son frère est en prison et qu'il doit leur obéir s'il veut qu'il ne lui arrive rien. Los Santos est tombée entre les mains des Ballas et les gangs de Carl et de César n'existent plus. Carl n'a plus qu'à oublier Los Santos et le ghetto.
Il traverse alors tout l'état de San Andreas accompagné de César, de sa sœur et de nouvelles rencontres faîtes sur le chemin. Ils s'installent un temps à San Fierro pour ouvrir un garage avant de se faire rattraper par leur passé. Carl découvre qu'un syndicat du crime veut faire un accord avec les Ballas qui sont représentés par son ancien ami Ryder. Carl élimine Ryder et plusieurs des têtes de l'organisation avant de partir vers Las Venturas pour ouvrir un casino avec Woozie, un chinois aveugle rencontré à San Fierro.
À Las Venturas, Carl découvre que ce sont les familles mafieuses italiennes qui ont la main-mise sur les casinos, et que l'arrivée d'un casino chinois est très mal apprécié. Woozie subit plusieurs pressions auquel Carl met un terme en ruinant la mafia en braquant leur casino.
Tout se complique pour Carl lorsqu'il apprend que Tenpenny et ses partenaires ont des ennuis car leurs magouilles ont été découvertes par le FBI, ils ont donc décidé de se débarrasser de Carl qui en sait trop. Carl est aussi amené à travailler pour Mike Toreno, un agent du gouvernement, qui après plusieurs missions douteuses à son compte, libère son frère en récompense.
Carl part rejoindre son frère à Los Santos qui lui demande de le reconduire à Grove Street. Carl rechigne mais s'exécute. Grove Street est maintenant complètement rongé par la drogue, les maisons sont dévalisées, le chaos règne. Furieux, Sweet demande à Carl son aide pour récupérer le quartier. Après de longues guerres de rues, Grove Street arrive à reprendre le dessus sur les Ballas et à les éliminer une fois pour toute.
Tout semble aller pour le mieux lorsque Tenpenny, qui avait été arrêté par la police, est libéré lors de son jugement, faute de preuves. Cette injustice révolte les habitants de Los Santos qui plonge dès lors dans une guerre civile. Carl apprendra alors l'emplacement de la planque de Big Smoke et part se débarrasser de lui avant d'en finir avec Tenpenny.
Enfin débarrassé de son passé, Carl part revivre dans son quartier entouré de sa famille et de ses nouveaux amis.


test :
-Graphismes 14/20
Si le design, la richesse et l'envergure de San Andreas des villes sont des réussites indéniables, il faut en payer le prix par un niveau technique qui n'a pas changé depuis Vice City et GTA 3 et une quantité de bugs assez affolantes, de collision notamment. Gageons que Rockstar a fait ce qu'il a pu, mais il faut reconnaître que San Andreas est loin d'être le plus beau soft de la console.
-Jouabilité 18/20
Marque de fabrique de la série, la prise en main est rapide, simple et intuitive. San Andreas reprend des bases solides qu'il enrichit encore pour nous offrir un gameplay d'une richesse toujours aussi enthousiasmante. En marge des missions liées à l'intrigue, le nombre de distractions annexes est encore plus colossal qu'auparavant. On regrettera le système de tir encore peu convaincant, voire archaïque.
-Durée de vie 18/20
On peut tabler sur une bonne cinquantaine d'heures de jeu en ajoutant les missions principales et tout le reste. GTA étant de surcroît un parfait client pour ce qui est de la rejouabilité ultérieure.
-Bande son 18/20
Les radios diffusent de quoi satisfaire tout le monde, des amateurs de hip hop à la country en passant par le rock ou le metal, le reggae ou autre. Quant au doublage, il est assuré par des pointures de haut vol du cinéma.
-Scénario 16/20
Un scénario qui emprunte aux références du genre, qu'on pense à Scarface ou Boyz In The Hood. Mais plus que l'intrigue, c'est bien la retranscription de l'ambiance et le soin de l'univers qui confèrent sa chair au jeu.
-Note Générale 18/20
C'est vrai qu'il fait pâle figure, peine à voir parfois même, que certains détails agaçants l'entravent toujours comme sa visée encore pénible ou son IA déroutante mais bigre, quelle grandeur il a ce San Andreas. Rockstar a une fois de plus réussi un coup de maître en livrant au monde un jeu aux milles facettes qu'il est impossible de résumer. Explorer totalement l'univers de cette Californie virtuelle, voilà une expérience dont on aurait tort de se priver.


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