Quand certains cherchent d'anciennes formules miracles, d'autres préfèrent fabriquer quelque chose de nouveau avec des matériaux très différents. Steambot Chronicles est peut-être le flambeau d'une nouvelle race d'action-RPG japonais, qui compte dans ses rangs Dark Chronicle, Contact ou Magna Carta. Dans le titre d'Irem, on s'amuse davantage à cumuler les casquettes, à pousser la chansonnette ou à casser la pipe de gros (grooooss) robots. Quant au sauvetage du monde, ça attendra...
test :
-Graphismes 8/20
Steambot Chronicles a au moins 6 bonnes années de retard dans tous les domaines visuels : modélisation, animations, effets spéciaux, gestion des collisions... La direction artistique a beau réussir son pari romantique, le moindre semblant de beauté est anéanti par le manque total de prestance technique. Même Suikoden avait ses animations faciales pour convaincre. Steambot Chronicles n'a malheureusement pas grand-chose.
-Jouabilité 15/20
Il faut patienter avant que le gameplay du titre ne se développe réellement. Pendant un petit moment, on lutte pour ne pas mettre un terme à ses souffrances. Ca se traine partout à cause de chargements incessants, les combats sont brouillons et couillons, l'aventure semble des plus dirigistes. Et puis une métamorphose s'opère, entraînant le joueur sur 1000 pistes et possibilités différentes : mini-jeux, quêtes annexes, rôleplay exotique. Les combats deviennent également très chouettes, et la présence de rythm-games musicaux donne une touche très vivante à l'univers.
-Durée de vie 17/20
Vous vous doutez bien que c'est assez gargantuesque. Pour donner un ordre de mesure, certaines quêtes annexes demandent une demi-dizaine d'heures pour être accomplies. Sans être aussi vaste que l'Hyrule du Zelda TP, le monde de Steambot ne laisse pas un seul coin inutilisé. On peut rentrer dans toutes les demeures, parler à tous les PNJ, avec à la clé, une fois sur deux, l'amorce d'une possibilité annexe. Géant.
-Bande son 12/20
Comme pour créer un contraste avec les phases de rythm-game, le fond sonore est vraiment très discret. A bien tendre l'oreille, on se rend compte qu'il ne commet aucune faute de goût même si on espère toujours un peu plus d'audace de la part d'un action-RPG. Quant aux compositions des Garland GlobeTrotters, qui vont forcément vous rester en tête, ca varie entre la bluette un peu indigente et de la j-pop excitée. Là aussi, ça manque peut-être de folie.
-Scénario 11/20
Le fil conducteur principal démarre très péniblement mais s'enrichit tout de même par la suite. Cela dit, si c'est l'histoire qui vous semble être le ciment de tout action-RPG, passez votre chemin car Steambot Chronicles l'utilise comme un simple prétexte et, à l'image de Contact, ruine la moindre tension dramatique par un second degré omniprésent et bien volontaire.
-Note Générale 14/20
Cet édifice brinquebalant est éminemment sympathique et c'est un crève-coeur d'insister sur ses gros défauts : un rendu vilain, des combats poussifs en apparence et occasionnellement illisibles, une localisation affreuse... En ce sens, Steambot Chronicles s'expose logiquement au rejet pur et dur de la majorité. Mais passé une phase d'appréhension douloureuse, le joueur sera cent fois récompensé pour sa persévérance. Il découvrira finalement un action-RPG à tiroirs captivant. Il y a mille et une choses à faire et plusieurs vies à prendre là-dedans. Les combats se révèlent excellents, l'aspect musical est rafraîchissant. Si la comparaison avec des RPG actuels beaucoup plus équilibrés est inévitable, Steambot Chronicles a ce je-ne-sais-quoi qui le rend précieux et indispensable pour les plus curieux d'entre vous.